La sixième édition du salon a ppr oc he repousse les frontières et s’internationalise.
Le salon accueillera quatorze solo shows et un duo. Neuf artistes venant du Mexique, d’Espagne, d’Amérique, du Brésil, de la Belgique, d’Allemagne et du Japon et sept galeries étrangères en provenance des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Belgique, de Suisse, d’Allemagne et des Pays-Bas. Une mixité qui prouve à quel point la photographie expérimentale est aujourd’hui représentée et valorisée. Le salon a ppr oc he est fier de s’en faire l’écho et de participer à son rayonnement depuis six ans.
Certains artistes sont eux-mêmes collectionneurs, et façonnent une seconde vie à leur propre collection. Javier Hirschfeld Moreno [ES], à travers sa collection de cartes de visites des années 1860, explore l’identité et l’invisibilité queer en mêlant à ces images anciennes les photographies de profils d’applications de rencontre gays souvent revisitées par des paysages pour des soucis de discrétion. Jonathan Rosić [BE], quant à lui, recontextualise à l’encre de Chine des gros plans de sa collection d’images anciennes promotionnelles d’inventions.
L’accumulation d’images a un rôle important dans l’œuvre de Matt Saunders [USA]: il part d’un corpus de photographies intimes de corps et de gestes prises par des peintres du 19e siècle. Saunders utilise ensuite différents matériaux photographiques et la peinture pour « dessiner » directement sur la surface sensible.
Sans les accumuler, l’artiste français Matthieu Boucherit travaille lui aussi avec les images des autres, et dévoile une réflexion sur la représentation du pouvoir, tissant des liens entre une histoire des techniques de reproductions et la répétition des motifs.
L’on retrouve chaque année des artistes qui explorent, chacun de manière singulière, les concepts essentiels de la photographie par l’enregistrement de la lumière sur la surface sensible. Le photogramme est encore une fois à l’honneur.
Coloriste dans l’âme, l’américaine Liz Nielsen, à travers ses «peintures lumineuses», dévoile une discussion performative entre la lumière et le papier photosensible. La mexicaine Fabiola Menchelli pousse plus loin l’interaction du papier avec la lumière pour aboutir à des œuvres pliées et sculpturales. Enfin, Baptiste Rabichon [FR] nous dévoile une singulière actualisation du photogramme, revisitée à l’aune de notre rapport compulsif à la technologie.
Tel un alchimiste, Daisuke Yokota [JP] fait abstraction non seulement de l’appareil photo, mais de source de lumière aussi à travers de pures réactions chimiques. En résultent des œuvres abstraites en couleur qui évoquent la libération de l’émulsion sensible.
Fasciné par la matérialité de la chimie, sélectionné en 2021 pour la quatrième édition d’a ppr oc he, Lucas Leffler [BE] présente le projet lauréat de la résidence PICTO LAB / Expérimenter l’image, pour lequel il tend à élargir une pratique expérimentale du médium photographique à d’autres formes comme la sculpture ou l’installation.
Caroline Rivalan [FR] interroge l’exploitation du corps féminin en milieu hospitalier à la fin du XIXe siècle, en croisant visages et folie; alors qu’ Isabelle Wenzel [DE] s’intéresse à la matérialité du corps humain pour mettre en lumière sa qualité sculpturale.
Se projeter dans le monde de demain, et raconter l’inconnu. À la suite d’une résidence à bord de la goélette Tara, Manon Lanjouère [FR] offre une nouvelle forme au monde détruit de demain en réinventant sa structure. La brésilienne Alice Quaresma [BR] se base sur ses propres archives photographiques personnelles, pour, alliant peinture et texture, réinvestir ses souvenirs. VincentFournier & Sébastien Gaxie [fR], duo lauréat du Prix Swiss Life à 4 mains, nous proposent une interrogation poétique sur la transformation du vivant.
Alors que Marc-Antoine Garnier [fR] s’attache à « déconstruire le réel », utilisant les phénomènes naturels comme réflexion pour la matérialité de l’image, il explore les frontières entre la sculpture et la photographie.
Tous ces artistes talentueux sont représentés par des galeries françaises et internationales. Si nombre d’entre elles signent cette année leur première participation : Galerie Eva Vautier (Nice, France), Open Doors et Black Box Projects (Londres, Royaume Unis), Sobering (Paris, France), Archiraar (Bruxelles, Belgique), Analix Forever (Genêve, Suisse), Marshall Gallery (Los Angelès, Amérique), Galerie du Jour agnès b. (Paris, France) et Kominek Gallery (Berlin, Allemagne) ; d’autres, que je remercie chaleureusement pour leur confiance, nous sont fidèles depuis la première édition: Binome (Paris, France) et la Galerie Eric Mouchet (Paris, France). L’équipe du salon est également heureuse d’accueillir à nouveau au sein du Molière la Galerie Bacqueville (Lille, France) et Gallery Bart (Amsterdam, Pays-Bas), ainsi que The Ravestijn Gallery (Amsterdam, Pays-Bas) et Intervalle (Paris, France), qui soutiendront respectivement Vincent Fournier dans le cadre du Prix Swiss Life à 4 mains et Lucas Leffler pour son rendu de résidence PICTO LAB / Expérimenter l’image.
Enfin, la 6e édition du salon accueillera Michel Poivert et les Éditions Textuel à l’occasion du lancement du livre Contre-culture dans la photographie, dans lequel l’auteur explore une sélection de photographes prenant le contre-pied des nouveaux standards de l’image, à l’instar d’a ppr oc he, dont bon nombre d’artistes ont d’ailleurs été présentés dans les éditions passées du salon.
Toute l’équipe du salon a ppr oc he se réjouit à l’idée de vous retrouver du 10 au 13 novembre prochain, au Molière à Paris.
Emilia Genuardi – Directrice, Fondatrice