Saint-Paul et Saint-Joseph sont deux prisons de Lyon construites au XIXe siècle. Devenues vétustes et surpeuplées, elles ont été désaffectées en 2009. Avant que la transformation des lieux ne provoque une amnésie collective, Ernest Pignon-Ernest et Bruno Paccard décident de les immortaliser. Les deux hommes, l’un à travers des dessins, des peintures et des installations, l’autre par la photographie, retranscrivent sur les murs abimés le souvenir singulier de ces hommes et de ces femmes qui y ont été un jour incarcérés. Ces images, chargées de révolte et de lyrisme, figent la liberté disparue. (suite…)
Mémoires d’un géant rend hommage à l’un des plus grands photographes de l’histoire : Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar.
Très complet, le livre met en lumière le parcours atypique de ce journaliste, caricaturiste et photographe français, né en 1820. À travers 150 photographies, caricatures ou dessins qu’accompagnent les textes rédigés par ce touche-à-tout au destin exemplaire, le lecteur est invité à se plonger dans la vie intellectuelle, artistique et culturelle de la France du XIXe siècle. Au-delà du témoignage historique, l’ouvrage met aussi en valeur le rapport du photographe à son art et souligne le poids de la technique dans la création photographique. (suite…)
C’est en 1975 que paraît pour la première fois ce livre de Josef Koudelka, sous le titre Gitans, la fin du voyage. En 2011, Delpire en publie une version augmentée : c’est celle que nous réimprimons aujourd’hui.
À travers 109 photographies prises entre 1962 et 1971, dans une Tchécoslovaquie devenue aujourd’hui Bohême, Moravie et Slovaquie, ainsi qu’en Roumanie, Hongrie, France et Espagne, Josef Koudelka se plonge dans l’univers des gitans et leur rend hommage. Ce maître de la perspective, en accentuant les noirs, nous livre des images d’une étrange puissance. À travers les portraits de femmes, d’hommes et d’enfants, il nous fait découvrir à la fois le sourire et la souffrance, la musique et le silence, la vie et la mort.
Dans un décor désolé, le regard du photographe rencontre l’autre et l’ailleurs, et son travail est d’une humanité bouleversante. (suite…)
1970. Après avoir été reporter lors de l’invasion soviétique, Josef Koudelka renonce à sa nationalité tchèque, devient apatride et entame un long voyage : celui de l’Exil. Traversant les frontières de l’Europe, en homme libre, il photographie ce qu’il voit : les lieux, les objets, les âmes. Ces images de vie dégagent une profondeur et une force invraisemblables. À la fois nomade et visionnaire, Koudelka dépeint un monde où le tragique investit le quotidien.
Exils propose une sélection d’images qui nous emmènent dans un voyage qui nous en dit autant sur l’être que sur l’ailleurs et qui trouve aujourd’hui une particulière acuité, au moment où l’Europe est secouée de crises.
« Pendant cette période, il accumule des images qui semblent n’avoir d’autre cohérence que la volonté de l’auteur à satisfaire une sorte de rage de voir, de voir une réalité qu’il transcende, qu’il organise avec une sens inné de la lumière et de la composition. » Robert Delpire