Le trouble, cette impossibilité de fixer les êtres et leur identité, mais qui s’étend ici également à la matière même, est sans aucun doute une des bases du travail de Stephan Balleux. Trouble qui s’arti-cule, s’exprime principalement à travers l’idée de flou, en tant que traitement mais aussi en termes de réception : « Aucune image n‘échappe au flou, aucun son, à la dispersion. Le réel lui-même est tissu de vague. Car le flou ne cesse de questionner notre perception et notre représentation du monde et de les relancer, comme s’il recelait ou énonçait une promesse—de netteté, de connaissance, de beauté, d’un au-delà du trouble? Le flou est un passage obligé dans notre rapport au monde et aux œuvres ». Trouble identitaire, de la matière au travers de ces déterritorialisations et de ses travestisse-ments, mais aussi de l’artiste qui se remet en question.
Pour sa 20ème édition, le Prix HSBC pour la Photographie a désigné François Cheval, conseiller artistique 2015, qui a proposé 12 photographes aux membres du Comité exécutif, « un choix résolu de rechercher un ton nouveau (…) des chroniques alertes et réjouies sur le monde, où l’observation alterne avec la narration ».
Maia FLORE et Guillaume MARTIAL ont été élus 20èmes lauréats du Prix HSBC pour la Photographie.
2015 marquera le lancement d’un accompagnement plus soutenu avec une 5ème étape dans l’itinérance et une aide à la production d’oeuvres présentées lors de cette dernière exposition, insufflant ainsi un nouvel élan aux lauréats.
Une nouvelle saison d’expositions photographiques commence au Pavillon Populaire de Montpellier. Près de cinq ans après avoir exploré « Les Suds profonds de l’Amérique » et tout de suite après l’immense succès de la rétrospective d’Aaron Siskind présentée en première mondiale, Gilles Mora, directeur artistique, propose un aspect insolite de l’histoire de la photographie, celui de l’image publicitaire au service d’une grande marque photographique argentique, qui, dès la fin du 19éme siècle, a joué un rôle décisif dans le développement de la pratique amateur, auprès du public populaire du monde entier. (suite…)
Figure majeure de la photographie américaine, mais trop souvent contournée, Aaron Siskind (1903-1991) voit l’importance de son oeuvre se déployer enfin dans une exposition monographique exhaustive, la première depuis plus de 30 ans, constituée de près de 250 tirages originaux, conçue et organisée par le Pavillon Populaire, en collaboration avec les archives Siskind (Center for Creative Photography, Tucson) et la Aaron Siskind Foundation de New York.
Commencée à New York dans les années 1930 sous le signe d’un réalisme documentaire rigoureux, jamais délaissée, au sein de la prestigieuse Photo League, elle revêt, à partir de 1943, un formalisme exigeant, aux limites de l’abstraction, sous l’influence des peintres de l’expressionnisme abstrait (Wilhem De Kooning, Franz Kline…), avec qui Siskind partage les mêmes engagements esthétiques.
Michael Wolf développe depuis près de 15 ans une recherche unique sur la vie dans les villes et leurs structures architecturales.
A Hong Kong, il orientait son appareil photographique vers les bâtiments frappants dʼaustérité qui caractérisent cette mégapole. Le résultat – visible dans la série « Architecture of Density »– en était presque abstrait.
Lʼintérêt de Michael Wolf pour les habitants de ces espaces et leurs rapports à la cité sʼaccrut par accident lorsqu’il agrandit un détail des immeubles vitrés quʼil photographiait alors dans Chicago. La série « Transparent City », issue de ce travail, juxtapose des images dʼimmeubles et des focus sur des intérieurs, tirant des détails de la vie intime de leurs occupants.