L’art chinois des années 1950 aux années 1970 est surtout connu aujourd’hui par les productions des artistes de la diaspora : Zao Wou-Ki, Chu Teh-Chun et San Yu en tête. Les créations de la Chine maoïste ont, en revanche, longtemps été méprisées et perçues comme une production qui relevait moins du champ esthétique que du champ politique. Un renouveau d’intérêt pour l’iconographie de cette période s’est manifesté récemment en Occident, mais il est nourri par une ironie basée sur la réduction de trente années de création à quelques emblèmes caricaturaux.
Or l’art réalisé en Chine pendant la période maoïste revêt une importance primordiale. Il constitue l’environnement plastique dans lequel ont évolué la majorité des Chinois pendant un tiers de siècle et conditionne toujours aujourd’hui une part non négligeable de la scène contemporaine, à tel point que la peinture chinoise actuelle est incompréhensible sans le rappel de la transformation sociale, politique et esthétique qu’a constitué la prise de pouvoir par les communistes en 1949. Ainsi, l’importance historique d’artistes actuels tels que Ma Desheng, Huang Yongping (Monumenta 2016), Shen Yuan ou Wang Keping, ne se révèle que par la confrontation de leur travail au monde plastique et idéologique contre lequel ils se sont élevés à partir de la fin des années 1970.
Proposant un reflet du réalisme socialiste, l’exposition Chine 1950-1970 – Esquisses d’une histoire en devenir présente une trentaine de dessins et esquisses préparatoires rassemblés par la Galerie Hadrien de Montferrand, signés Cai Liang, Lin Gang, Pang Tao, Quan Shanshi, Su Gaoli, Sun Zixi, Tang Xiaohe, Wang Shenglie, Xiao Feng, Yin Rongsheng et Zhan Jianjun.
Nés entre 1920 et 1930, ces artistes phares sont l’emblème d’une génération formée, dans la tradition de la peinture à l’huile, pour la plupart en Union Soviétique, au cours des années 1950, dans le but d’imprégner le système éducatif et la création en Chine. Ils occupèrent dans le pays une position considérable en présidant aux académies des Beaux-arts, ou dirigeant les associations de peintres ; certains étant encore à la tête de certaines institutions. A noter : certains artistes ont étudié aux Beaux-Arts de Paris. Avec l’ouverture de la Chine dans les années 1980, Yin Rongsheng (1930-2005) par exemple obtient une bourse pour étudier aux Beaux-Arts et conquiert une nouvelle reconnaissance dans son pays grâce à ses ouvrages sur les peintures conservées au Louvre et à Orsay.
Cette exposition est organisée avec le soutien du Docteur Jonathan KS Choi, président du groupe Sunwah, de la fondation Sunwah et de la fondation Jonathan KS Choi, qui a fait en 2016 don d’un million de dollars US aux Beaux-Arts de Paris, grâce à l’intermédiaire de l’ambassade de France en Chine. Ce don a contribué à la restauration du Palais des Beaux- Arts. Jonathan KS Choi devrait soutenir d’autres projets culturels franco-chinois dans le futur. Il a saisi l’occasion du vernissage pour partager avec les Français sa passion du thé Pu’er, de la région du Yunnan.
Informations Pratiques
Ouvert tous les jours de 13h à 18h – Entrée gratuite
Beaux-Arts de Paris
Chapelle des Petits-Augustins
14 rue Bonaparte 75006 Paris
www.beauxartsparis.fr