Datazone est le nom qui désigne un espace imaginé, ponctué de villes immenses ou de déserts, reliés les uns aux autres par la promesse d’un destin compromis. Cette galaxie terrestre est la nôtre. C’est là que Philippe Chancel se rend, reporter sans journal, informant son imaginaire, recueillant des vues vertigineuses du futur.
Durant quinze ans, il a exploré des sites sensibles pour ausculter le monde et observer les symptômes les plus alarmants de son déclin. De la Chine aux États-Unis, en passant par l’Afrique et l’Europe, il dénonce des réalités souvent contradictoires de notre époque – cynisme des pouvoirs, saccages écologiques, fléaux naturels, spectacularisation du capitalisme, contrôle des individus, aveuglement religieux et ethnique, conflit de territoires. Faire œuvre de telle manière ne correspond à aucun genre identifié dans les pratiques photographiques.
Philippe Chancel nous offre ainsi une exploration sans précédent et une critique constructive du monde dans lequel nous vivons.
Depuis plus de vingt ans, Philippe Chancel poursuit une expérience photographique dans le champ complexe, mouvant et fécond entre art, documentaire et journalisme.
Ses reportages successifs dans les ex-pays de l’Est marquent ses débuts dans le photojournalisme. Son travail a été largement montré et publié en France et à l’étranger dans les plus grands magazines. Il a notamment été exposé aux Rencontres d’Arles (2006 et 2013), à la Biennale de Venise (2009) et au Centre Pompidou (2010). Il est finaliste du prix Pictet 2012 pour son travail sur Fukushima. En 2014, il est nominé pour le premier prix Elysée et lauréat de la dotation du festival Photoreporter en baie de Saint-Brieuc. En 2017, il reçoit le prix Fidal de la photographie documentaire.
Cet ouvrage accompagne l’exposition présentée aux 50es Rencontres d’Arles, à l’église des Frères-Prêcheurs du 1er juillet au 25 août, dont Michel Poivert est le commissaire.