À l’initiative de Philippe Guionie, la Résidence 1+2 est depuis fin 2015 un festival de résidences de création associant la photographie et les sciences, ancré à Toulouse et en Occitanie, à vocation européenne.
«Ne sommes-nous pas tous, en tant qu’homo numericus, déjà connectés ? Alors à quoi se re- connecter ? De quoi sommes-nous finalement déconnectés tout en nous croyant reliés à tout et partout. Les photographes et les scientifiques se sont accordés ici à réfléchir, par le sensible, à nos rapports au végétal, à l’animal et à nous- mêmes–comme par exemple avec le phénomène de la mémoire. Se re-connecter, c’est imaginer les formes d’un équilibre écosophique prenant en considération l’environnement, le politique et les formes de subjectivité. La photographie est plus qu’un moyen de documenter ou d’imposer un regard : elle est plus qu’une image. Elle est un espace d’expérimentation des nouveaux imaginaires à l’ère de l’anthropocène.»
Ces propos liminaires sont ceux de Michel Poivert, historien de la photographie et parrain d’honneur
de la Résidence 1+2. Ils définissent à merveille la dynamique collaborative et créative des photographes, artistes et scientifiques embarqué·e·s dans cette 8e édition.
Les sciences n’ont jamais été autant au centre du débat public. Les scientifiques analysent, cherchent, comparent, éditent des articles et des rapports. Bref, ils sont en première ligne. Nos photographes en résidence sont souvent les témoins privilégiés de leurs questionnements contemporains et apportent leurs regards distanciés et novateurs. C’est dans ce sillon sensible et créatif que s’inscrivent toutes les actions de la Résidence 1+2 : créer sur des territoires de proximité des contenus visuels inédits afin d’interroger des enjeux plus universels.
Dès les origines, la photographie dialogue avec les sciences. Photographes et scientifiques ont la volonté commune de redonner du sens au visible ou à l’invisible et donc de construire des formes interprétatives nouvelles. Ils parlent à égalité dans le 1+2. Associer la photographie aux sciences, à toutes les sciences, c’est créer une chaîne de transmission vertueuse des savoirs et des pratiques. Le 1+2 se revendique comme un laboratoire d’idées et une fabrique des possibles. N’est-ce pas aussi la définition idoine d’une résidence de création ?
Pour cette 8e édition, nous avons choisi d’accompagner les projets de photographes et
artistes d’horizons, de générations et de pratiques différentes : Almudena Romero, Téo Becher et Marion Ellena. Chacun·e participe de cette hybridation des champs de la connaissance. Soutenu·e·s dans leurs recherches par des institutions et des scientifiques inscrit·e·s sur le territoire métropolitain, départemental et régional, chacun·e nous offre leurs subjectivités respectives sur des surfaces sensibles multiples et renouvelées – photographies, vidéos, enregistrements sonores, écritures, collages, installations – selon une relecture assumée du réel.