La Fisheye Gallery s’installe à Arles pendant les Rencontres 2018.
Delphine Diallo est la figure centrale de son exposition. L’artiste se dévoile autant dans ses autoportraits que dans les portraits de sa mère ou d’inconnus. Qu’elle soit nue ou derrière un masque, visible ou invisible, Delphine crée ses propres symboles et forge son épopée féminine. Elle devient chaque jour une nouvelle femme, elle se métamorphose pour renaître toujours un peu plus forte. Elle offre aux femmes qu’elle photographie la possibilité de devenir des héroïnes mythiques. Il y a de la naïveté dans son œuvre, celle de croire à la force des images et à leur capacité à rapprocher les gens. De cette naïveté naît une beauté intense. La beauté des regards fiers, des corps en action et de la bienveillance maternelle. En présentant pour cette exposition arlésienne à la fois ses collages, ses natures mortes, ses portraits de rue et de studio, elle offre à voir des destinées vibrantes d’énergie.
Delphine Diallo est une artiste visuelle et photographe franco-sénégalaise qui vit et travaille dans le quartier de Brooklyn à New York. Diplômée en 1999 de l’Académie Charpentier à Paris, elle commence par travailler dans l’industrie musicale. En 2008, elle déménage à New York pour explorer sa pratique artistique. Delphine côtoie le célèbre photographe et artiste Peter Beard. Impressionné par
la créativité et la spontanéité de la jeune femme, celui-ci lui offre l’opportunité d’être son assistante photographe sur le calendrier Pirelli réalisé au Botswana en 2008. Inspirée par ses voyages, Delphine Diallo décide de retourner au Sénégal dans la ville natale de son père, Saint-Louis, pour commencer une nouvelle vie d’artiste. Elle se plonge alors « dans l’anthropologie, la mythologie, la religion, la science et les arts martiaux pour libérer [s]on esprit ». « Nous sommes en constante recherche de l’émerveillement et de l’évolution humaine. Je vois l’art comme un navire pour exprimer la conscience universelle et un accès à l’illumination, la sagesse, la peur, la beauté, la laideur, le mystère, la foi, la force et l’intrépidité. »
Son chemin artistique n’est pas linéaire, mais exploite différents moyens de communication. Elle a participé à la campagne We The People avec l’artiste Shepard Fairey pour la Women’s March, à des expositions collectives, à des œuvres de commande pour Chris Rock, J. Cole ou Swizz Beatz.
Delphine Diallo utilise la photographie analogique et numérique, le collage, l’illustration, l’impression 3D, les technologies de réalité virtuelle, et ne cesse d’explorer de nouveaux supports. Elle présente à Arles cet été son premier solo show en France après de nombreuses expositions aux États-Unis.
Texte : Jessica Lamacque