La MEP ré-ouvre ses portes avec la rétrospective consacrée à l’artiste autrichien Erwin Wurm ; inaugurée une dizaine de jours avant le confinement, l’exposition n’avait pas encore eu le temps de rencontrer son public. Au Studio, espace dédié à l’émergence, l’exposition de Gangao Lang sera présentée jusqu’au 30 août et celle d’Estelle Hanania ouvrira le 4 septembre prochain.
Suivant les préconisations des autorités, la MEP a mis en place plusieurs mesures pour assurer le retour de ses visiteurs : file d’attente espacée, abord des caisses protégé, distributeurs de gel hydro-alcoolique sur tout le parcours de visite.
Si le port du masque demeure obligatoire, la jauge, limitée à 130 personnes au lieu de 380, devrait permettre aux visiteurs de découvrir l’oeuvre d’Erwin Wurm dans de très bonnes conditions.
Pour éviter au maximum que les visiteurs ne se croisent – dans un bâtiment dont l’architecture, semblable à une maison, présente de nombreux « culs-de-sac » – un parcours de visite fléché a été mis en place. Il indique le sens de visite, le nombre de personnes autorisées dans chaque espace et invite vers une sortie (rue François Miron) distincte de l’entrée (rue de Fourcy).
Limitée à 10 personnes simultanément, la librairie sera également ré-ouverte, mais il faudra attendre septembre pour retrouver les activités représentant, pour l’heure, trop de risques : visites commentées en groupe, activités pédagogiques et bien sûr événements des nocturnes du jeudi.
Pour pallier cet ajournement des activités culturelles qui enrichissent habituellement sa programmation d’expositions, la MEP conçoit, sur ses réseaux sociaux, un programme de contenus enrichis tous publics ; une programmation virtuelle qui tire son enseignement du succès des formats que la MEP a imaginés et alimentés quotidiennement durant le confinement.
Le concours photo #FenetreOuverte, les vidéos d’Erwin Wurm ou encore les podcasts, les workshops et les performances dansées, ont bénéficié d’une importante caisse de résonance et ont considérablement augmenté le nombre de Followers de la MEP. Ils permettent, en outre, à l’institution d’honorer les contrats pour lesquels elle s’était engagée avec les artistes et les intervenants, programmés dans le cadre des nocturnes du jeudi.
Toute l’équipe de la MEP se réjouit à l’idée de retrouver, dès le 17 juin, les visiteurs fidèles de l’institution. En attendant, elle donnera à voir, dans les prochains jours, sur les réseaux sociaux, les coulisses de sa reprise d’activités.
Les dates de la prochaine saison, consacrée aux maîtres de la photographie japonaise, Daido Moriyama et Shomei Tomatsu, initialement prévue en juin, devraient être annoncées courant de l’été pour une inauguration souhaitée au cours de l’automne.
Extrait de dossier de presse initial :
Dans le cadre de sa nouvelle programmation, pour la première saison de l’année 2020, la MEP accueille une figure incontournable de la scène artistique internationale ainsi que deux talents émergents. Les Galeries, espaces d’exposition principaux, présenteront pour la première fois en France et dans le monde, l’œuvre photographique de l’artiste autrichien Erwin Wurm. Le Studio, dédié à la création émergente, accueillera le travail de Gangao Lang lauréate du Prix Dior de la photographie pour jeunes talents, puis la photographe française Estelle Hanania.
Erwin Wurm, connu essentiellement pour ses sculptures et créations conceptuelles exposées dans les plus grands musées et biennales internationaux, associe minimalisme et art performatif pour analyser les liens entre corps et société grâce à un sens de l’absurde sophistiqué.
Première rétrospective consacrée à la production photographique de l’artiste, Erwin Wurm: Photographs met en lumière la façon dont Wurm utilise ce médium à la fois pour illustrer et garder une trace de ses œuvres-performances expérimentales, mais également en tant qu’expression artistique à part entière. L’exposition dévoile le rôle fondamental de l’appareil photo dans le travail de l’artiste : à la fois dans ses “sculptures photographiques” mais également dans ses films et vidéos. Le parcours de l’exposition s’inspire des archives de l’artiste, soulignant le processus photographique engagé dans ses œuvres et présente également des œuvres inédites, exposées pour la première fois ou réalisées spécialement pour l’occasion à partir de planches contact originales ou d’anciens tirages.
Pour marquer cet événement unique, la MEP inaugure une installation en extérieur dans la cour du musée et plusieurs œuvres interactives dans les salles d’exposition, dont les mythiques One Minute Sculptures, par lesquelles les visiteurs sont invités à devenir des sculptures vivantes grâce aux instructions d’Erwin Wurm. Les photos réalisées à l’issue de cette invitation feront partie intégrante de l’exposition. Dans le cadre d’un événement hors les murs avec notre partenaire, les Magasins Généraux, 18 œuvres interactives sont présentées sur et autour de leur site à Pantin du 24 avril au 24 mai, avec le soutien de la galerie Thaddaeus Ropac.
Les outils numériques jouent un rôle central dans l’œuvre photographique de Gangao Lang, lauréate du Prix Dior de la photographie pour jeunes talents en 2019. Dans Second Self-introduction, l’artiste crée des portraits dont elle offre une double lecture en transcrivant les émotions qu’elle perçoit sur le visage de son modèle à l’aide de couleurs et de techniques de post-production. Gangao Lang colore et métamorphose ses photos pour souligner leur caractère sensible et mettre en lumière ce qui est caché, imperceptible.
Dans une autre démarche, le travail d’Estelle Hanania s’intéresse à des thèmes comme le folklore, le costume, les masques pour aborder la problématique plus large des mécanismes qui forgent l’identité. Estelle Hanania se penche sur ce qui rend le corps humain unique, les nombreuses transformations auxquelles il peut se prêter, notamment grâce au costume, au travestissement. Pour cette exposition à la MEP, la photographe a collaboré avec la metteuse en scène, chorégraphe et artiste Gisèle Vienne. Estelle Hanania en immortalise les spectacles, mêlant marionnettes et ventriloquisme et créant ainsi une séries photo inattendue, à mi-chemin entre réalité et fiction. Si It’s Alive! est le fruit de 10 années de collaboration avec Gisèle Vienne, l’exposition ne dévoile que peu d’éléments de ce qui se passe sur scène ou des répétitions : rien qui puisse fournir au visiteur des informations claires et lisibles. Estelle Hanania s’intéresse davantage aux détails, aux fragments, aux indices qui existent hors champ, à l’extérieur du cadre.