Exposée pour la première fois à Paris, la série 1994-2001 / A Beginning est le premier chapitre d’un journal de vie hybride, au croisement de la mémoire et de la littérature autobiographique, où réalité et fiction se rejoignent. Viscérale, personnelle, cette série se compose de photographies prises aux quatre coins du monde entre 1994 et 2001. Elle met en lumière des souvenirs d’enfance, la fraternité, les rites de passage à l’âge adulte, la découverte du monde, et, surtout, elle conte l’histoire d’un garçon qui devient un jeune homme.
1994-2001 / A Beginning est la première partie d’une série d’ouvrages et d’expositions qui sera conçue, éditée et publiée dans un ordre chronologique, et qui sera développée tout au long de la vie de Lorenzo Castore. Chaque chapitre renvoie à une période marquée de circonstances déterminantes qui définissent les nouvelles étapes de la vie.
Lorenzo Castore photographie de manière compulsive tout ce qui a de l’importance à ses yeux, continuellement et pratiquement sans jamais regarder le résultat de ses tirages. Durant de nombreuses années, il ne se sentait ni prêt à comprendre ce qu’il faisait réellement, ni à l’aise à l’idée de partager et révéler cet intime travail photographique.
Lorenzo Castore grandit en utilisant la photographie comme un outil pour apprendre à se connaître, se découvrir lui-même et découvrir le reste du monde. Essentiellement prises en noir et blanc, ses photographies sont la preuve, l’empreinte de l’expérience de la vie.
En 2011, à la suite d’un événement qui le marque profondément, Lorenzo, armé d’un regard nouveau et d’une vraie détermination, commence à observer et découvrir pour la toute première fois les photos qu’il a prises des années durant.
Il réalise alors qu’il avait besoin de grandir et de prendre ses distances pour réellement porter un regard sur son travail photographique et comprendre qu’il était passé par des expériences cruciales, qui l’ont mené à chaque endroit visité : une carte imaginaire retraçant ses appartenances dévoile ses contours. Le passage du temps forme un nouvel alphabet, un nouveau langage, et fait entrevoir une révélation : si la mémoire émerge, l’expérience, elle, se fond dans quelque chose de plus vaste.
« Une route traverse une forêt de jeunes pins, récemment replantés après un grand incendie. Je voulais me fondre parmi eux : j’ai cadré l’image et je suis entré dans le cadre. C’était en 1994, quelque part près de Butte, dans le Montana en Amérique du Nord, où j’assistais un charpentier pendant l’été. Je n’avais aucune conscience de moi-même, mais un grand désir de me découvrir. J’avais encore moins connaissance de la photographie comme médium. C’était mon premier autoportrait. »
Lorenzo Castore est né à Florence, Italie, en 1973.
Son travail se caractérise par des projets au long cours, principalement en lien avec sa propre expérience, la vie de tous les jours, la mémoire, les relations entre des événements individuels, l’Histoire et le temps présent.
Son travail a été exposé à travers le monde au sein d’expositions monographiques et collectives.