La Galerie Folia est heureuse de présenter le travail de Jan Groover pour la première fois en France depuis l’exposition à la galerie Sonnabend en 1978. Une sélection de 25 photographies révèle la richesse, la beauté formelle et visionnaire d’une œuvre qui se déploie sur plus de trente ans.
Jan Groover (1943-2012) est une artiste américaine dont la pratique photographique avant- gardiste a largement influencé la création contemporaine.
Au début des années 70, Jan Groover se détourne de la peinture abstraite, sa vocation première, pour se consacrer à la photographie. Son approche du médium est l’expression d’une volonté d’en explorer toutes les possibilités, de « tout réinventer ».
Elle se réapproprie les codes de différents mouvements artistiques comme la Nouvelle Objectivité et le Nouveau Réalisme pour mieux s’en affranchir. Elle créé ainsi un langage photographique singulier où les objets prennent vie, où le jeu des matières et des formes, l’intelligence de la composition donnent à voir la beauté du réel, le quotidien comme impénétrable et l’impénétrable comme quotidien.
Les œuvres choisies par la galerie Folia pour cette exposition illustrent, sans prétendre à l’exhaustivité, la diversité d’une pratique photographique plurielle qui ne cesse d’expérimenter, de réinterpréter le medium et ses possibilités. L’emploi de procédés et de formats très divers, du noir et blanc, du monochrome comme de la couleur répond à son intérêt pour les sujets les plus variés, qu’il s’agisse du portrait, du corps, du paysage industriel, vues urbaines ou bien sûr, de la nature morte, fil conducteur de sa carrière, dont nous présentons ici une sélection des célèbres « Still Life Kitchen ».
Véritables tableaux photographiques, ses natures mortes l’imposent comme une immense plasticienne. La narration disparaît, la forme devient le fond : ce qui importe n’est pas le sujet mais ce qu’elle en fait. Au fond, elle ne cesse de peindre, mais avec le réel. Croquis préparatoire, tests au polaroïd, agencement minutieux : chaque image est pensée, scénographiée, composée. Ainsi, la beauté esthétique et graphique ne sacrifie rien à l’approche conceptuelle, sémiotique d’une artiste immense encore trop méconnue.
Ses images touchent à la fois notre cœur et notre intelligence et offrent une nouvelle façon, plus profonde, plus poétique, de voir le monde. Jan Groover pourrait reprendre à son compte cette assertion du peintre Gerhard Richter, « tout ce qui est vrai est beau ».
Jan Groover est née et a grandi à Plainfield dans le New Jersey. Elle étudie la peinture au Pratt Institute de New York, dont elle sort diplômée en 1965. Après un master à l’Université de l’Ohio, elle enseigne à l’Université de Hartford, Connecticut. C’est à cette époque qu’elle abandonne l’abstraction minimaliste picturale qu’elle pratiquait alors, au profit de la photographie. Présente dans de nombreuses collections publiques à travers le monde, son œuvre a fait l’objet d’une grande rétrospective au MoMA de New York en 1987 et plus récemment au Musée de l’Élysée à Lausanne, Suisse (2019).
L’exposition « Tout ce qui est vrai est beau » à la Galerie Folia est présentée en écho et en complémentarité avec les expositions de Jan Groover Le laboratoire des formes qui s’est tenue du 18 septembre 2019 au 5 janvier 2020 au Musée de l’Elysée, Lausanne, et à venir au printemps 2021 à la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris.
Autour des expositions, publication du catalogue Le laboratoire des formes, éditions Noir sur Blanc –
Avec la collaboration de Scheidegger & Spiess, Zurich, pour l’édition anglaise
21 × 27.2 cm. Relié, 192 pages
48.00 euros