Photographe canadien mondialement connu, Edward Burtynsky explore au fil de son œuvre l’impact de l’humanité et de la civilisation sur le paysage naturel. Écologiste révolté par le monde quasiment détruit qui l’entoure, il illustre, au travers de sa photographie en couleurs et grand format, des endroits qui sont souvent inconnus, abîmés par les civilisations mais avec une beauté nouvelle qui n’est plus naturelle, répétant vouloir créer cette tension entre la beauté plastique de l’image et la dureté de la situation qu’elle décrit. L’objectif qu’il poursuit vis-à-vis des spectateurs est de « les voir attirés et à la fois repoussés pour leur montrer le dilemme dans lequel on est ». Une tension qui révèle l’ambiguïté de tout travail documentaire, partagé entre objectivité et revendication esthétique.
Depuis près de trente ans, Edward Burtynsky dévoile aux travers des photographies numériques en couleurs et grands formats, aux exigences techniques complexes, le scandale planétaire de la pollution des eaux. S’il exige de sa photographie d’être « une expérience d’immersion où les gens disent qu’ils font partie de l’œuvre mais ne doivent pas l’aimer », il essaie « d’accéder à une résonance universelle » à travers son travail, la photographie relevant pour lui d’un langage visuel qui traverserait les barrières des mots.
L’exposition « Edward Burtynsky. Eaux troublées » placée sous le commissariat de Enrica Vigano et la direction artistique de Gilles Mora à voir au Pavillon Populaire du 23 juin au 26 septembre 2021 s’articule en 7 thèmes – Golfe du Mexique, Désolation, Contrôle, Agriculture, Aquaculture, Aux bords de l’eau, Source – qui viennent nous interroger sur le scandale de la pollution aquatique.