En ces temps troublés et difficiles, la notion d’échange, avec ce qu’elle comporte de partage, a plus de sens que jamais. Elle sera au cœur de la douzième édition de Photo Phnom Penh, comme elle l’a été depuis le premier jour. Échanges entre Europe et Asie, échanges entre cultures, entre générations, entre esthétiques, entre conceptions de la photographie. Échanges pour partager des savoirs et des expériences différents, s’enrichir mutuellement, se soutenir et avancer.
Affirmer l’importance d’auteurs internationaux qui développent des œuvres à portée universelle et permettre à de tous jeunes de s’exprimer enfin a été, dès le début, au centre des programmations de Photo Phnom Penh. C’est ainsi qu’une réflexion savante et joyeuse sur le paysage déroulée avec Elina Brotherus sur le mur de l’Ambassade de France dialogue, de fait, avec les propositions de deux tout jeunes Cambodgiens dans la galerie de l’Institut français. Et le parcours poétique de FLORE sur les traces de ce qui fut l’Indochine de Marguerite Duras se confronte au témoignage en noir et blanc de Dana Langlois sur un Phnom Penh disparu, dont elle fut une des premières à côtoyer et soutenir les artistes.
Toutes ces propositions sont aussi une belle démonstration d’une intelligence de la photographie qui s’est construite au fil des ans alors que le festival mobilisait de plus en plus de jeunes et de bénévoles. Une photographie qui n’est plus conçue comme seul témoignage sur le réel ou preuve, mais comme mode de questionnement profond. Aussi bien du temps, des identités, de la mémoire, entre autres. Un mode de questionnement qui ne cherche pas de réponse mais à éveiller en chacun de nous une attitude critique, au meilleur sens du terme, face au monde.
Grâce au soutien de la Délégation de l’Union Européenne, les photographies vont à nouveau traverser la capitale au dos des tuk-tuks pour une exposition itinérante qui, durant un trimestre, proposera des surprises dans l’espace public. Tout le monde a droit à l’accès à l’art et le mérite.
Une fois encore, le festival ne saurait exister sans les artistes. En ces temps difficiles, ils sont une forme d’espoir, non une solution, mais une merveilleuse et indispensable petite flamme que nous aidons à partager.
Christian Caujolle
EXPOSITIONS À L’INSTITUT
FLORE (France/ Espagne)
Galerie de l’Institut français du Cambodge
L’odeur de la nuit était celle du jasmin
Yousos Apdoulrashim (Cambodge)
Mur de la Médiathèque de l’Institut français du Cambodge
Rond-points, 2020-2021
Kleng Bonreach (Cambodge)
Galerie de l’Institut français du Cambodge
L’ombre de mon père, 2020.
EXPOSITION A L’AMBASSADE DE FRANCE
Elina Brotherus (Finlande)
Mur de l’ambassade de France au Cambodge
EXPOSITION AU CENTRE BOPHANA
Dana Langlois (USA)
Centre Bophana
Dey Krahom (Terre Rouge), 2004
EXPOSITION ITINÉRANTE SUR TUKTUK
Grâce au soutien de la Délégation de l’Union Européenne, le festival Photo Phnom Penh a pu une nouvelle fois s’exporter sur le véhicule le plus connu du Cambodge : le tuk tuk ! Pendant trois mois, au dos de 100 tuk tuks, une exposition itinérante et mobile se déplacera dans les rues de la capitale, pour le plus grand bonheur de ses habitants, afin de faire circuler l’art dans la rue.
EN OCTOBRE
FLORE & Kavi Chhay
EN NOVEMBRE
Elina Brotherus & Kleng Bonreach
EN DÉCEMBRE
Dana Langlois & Yousos Apdoulrashim
AUTRES ARTISTES IMPLIQUÉS DANS CETTE ÉDITION
Kavi Chhay (France/Cambodge)
Exposition itinérante sur tuktuk (octobre)
More is Less, 2020
Collectif Tendance Floue (France)
Projection pendant l’inauguration du festival
Julie Chaffort (France)
Projection pendant la clôture du festival