À l’occasion de cette édition anniversaire des Rencontres, la Fisheye Gallery est fière de célébrer ces 50 ans de photographie en posant ses valises définitivement à Arles, rue Jouvène, à deux pas de la Fondation Vincent Van Gogh.
Ce deuxième espace de deux cents mètres carrés propose une programmation complémentaire de la galerie parisienne. Dans la continuité de l’espace d’exposition, sous les voûtes en pierre du XIIe siècle, vous êtes invités à venir profiter d’un salon cosy dédié aux livres de collection, à l’univers du magazine et à l’édition d’objets photographiques originaux.
MAUD CHALARD & THÉO GOSSELIN
Lost & Found
Pour cette saison estivale, la galerie propose de découvrir le nouveau travail de Maud Chalard & Théo Gosselin réalisé sur les routes des États-Unis, d’est en ouest et du nord au sud. En mouvement perpétuel, l’exposition Lost & Found nous plonge dans l’intimité et le quotidien – tout en musicalité, joie de vivre et mélancolie – du couple et de leurs amis. Les images de Théo & Maud se placent en icônes d’une génération avide de liberté et pour laquelle le voyage sacralise ce rejet des contraintes et cette aspiration à l’évasion. L’iconographie des deux photographes est à la fois anachronique et parfaitement en phase avec son époque, elle se propage à l’infini à travers le monde numérique en résonnant avec l’idéal de toute une génération. Le vernissage du samedi 6 juillet sera l’occasion de concerts avec des artistes proches de Théo & Maud, dans un univers rock et folk.
CHRISTIAN LUTZ
In Jesus’ Name
Christian Lutz présente un extrait du troisième volet de sa trilogie sur le pouvoir. Pour sa série In Jesus’ Name, le photographe s’immerge, durant une année, dans une communauté évangélique en Suisse. Il en photographie le quotidien — célébrations, baptêmes, dîners, camps de vacances — avec l’assentiment des représentants du mouvement.
Il lui sera pourtant interdit de diffuser le livre publié qui résultait de ce travail. Les images circuleront en revanche dans la presse et les lieux d’exposition, portant sur elles les marques de la censure dont elles ont fait l’objet : barrées d’un bandeau noir sur lequel figurent les plaintes telles que l’avocat des plaignants les a rédigées. Ces textes, couvrant les photographies, mettent en évidence une volonté de contrôler l’image de cette communauté.
LAURÉATS DU FESTIVAL LA GACILLY
Charles Delcourt – Julien Mauve – Marine Lécuyer
Comme chaque année, la Fisheye Gallery accueille, dans un espace d’exposition repensé de fond en comble, les séries, cette année très insulaires, des trois lauréats du Festival La Gacilly. Le travail de Julien Mauve, L’Île aux libellules (avec l’aimable autorisation de la galerie Intervalle), celui de Charles Delcourt, Isle of Eigg, et celui de Marine Lécuyer, Burning.
EMERIC LHUISSET
Dans la prolongation de son exposition Quand les nuages parleront, Emeric Lhuisset investit l’espace librairie en proposant une réflexion sur la construction d’un objet symbole. Il reprend le chalouar, ce pantalon traditionnel kurde porté par les hommes comme par les femmes. Ce pantalon n’est pas officiellement interdit en Turquie, mais il constitue néanmoins un motif de suspicion de terrorisme et donc un risque important d’arrestation par les autorités. Aussi il disparaît peu à peu de ce territoire à la différence des autres régions kurdes où il est très présent. Le port de ce pantalon ne devient plus seulement un symbole identitaire, mais un geste politique. Un geste d’opposition à la mise en place d’un système s’étant et continuant de se construire sur la disparition de tout ce qui s’oppose à son image.