« à la recherche du temps perdu »
Les deux années durant lesquelles le festival a été empêché ont été productives. Nous avons tout d’abord regroupé, sous le nom ImageSingulières, le Centre photographique documentaire, notre espace d’activités à l’année (anciennement Maison de l’Image Documentaire créée en 2011) et le festival. Le Centre photographique a ensuite été agrandi, avec une superficie d’exposition doublée. Nous avons ainsi pu y présenter l’intégralité de la programmation du festival 2021, à raison de deux expositions tous les deux mois.
Pour 2022, nous sommes enthousiastes et nous réjouissons de pouvoir convier à nouveau les passionné.e.s de photographie à notre quatorzième édition du festival ImageSingulières !
2022 marque aussi un retour aux sources dans l’un de nos lieux fétiches, le Chai des Moulins, qui sera le cœur battant du festival.
Nous y accueillerons, du jeudi 26 au dimanche 29 mai, les soirées de projections, le collectif d’éditeurs photo France PhotoBook, des rencontres-débats, de la musique et bien sûr des expositions.
Celle de Myriam Boulos, photographe libanaise lauréate du Grand Prix ISEM 2021 de la photographie documentaire et toute jeune membre de l’agence Magnum, nous donnera l’occasion de retracer l’histoire récente de Beyrouth. Nous présenterons aussi une importante scénographie du nouveau projet « Fragiles » du collectif Tendance Floue, avec le soutien du Ministère de la Culture. Et nous proposerons une carte blanche du graphiste engagé Dugudusqui se chargera de faire parler les murs des chais.
Le Centre photographique accueillera trois expositions, prolongées jusqu’à la mi-août : Au rez-de-chaussée, le travail de Laurent Elie Badessi sur la relation qu’entretiennent les enfants avec les armes à feu aux États-Unis.
À l’étage, la résidence 2022, confiée à la délicate Gabrielle Duplantier qui a transposé, à Sète, son univers intimiste au noir et blanc lumineux. Le livre co-édité avec Le Bec en l’air sera publié à l’occasion du festival.
Et sur la façade, les diptyques du franco-anglais Raphaël Neal, qui nous interpellent sur les bouleversements et les contradictions liés au changement climatique.
Le projet « A tree called home » du suédois Kent Klich, fruit d’un travail documentaire de vingt années dans un hôpital psychiatrique en ex-Urss, investira la Chapelle du Quartier- Haut et l’indispensable enquête photographique de Camille Gharbi sur les féminicides « Faire face, histoires de violences conjugales » sera présentée à la salle Tarbouriech.
Le précieux travail de Patrick Wack, mené pendant quatre ans dans la Région Autonome Ouïghoure du Xinjiang, sera à l’ancien cinéma The Rio. Une plongée dans le quotidien de cette minorité au paroxysme de la répression mis en parallèle avec la croissance obscène du tourisme chinois.
En partenariat avec Gares & Connexions, Tim Franco nous livrera ses portraits polaroids en gare de Sète. Ce photographe franco-polonais exilé à Séoul, a rencontré ceux qui ont fuit la dictature du nord pour s’installer chez leurs cousins du sud.
Cette année, nous élargissons notre parcours avec deux expositions sur les rives de l’étang de Thau. Au Jardin Antique Méditerranéen à Balaruc-les-Bains, Alexis Vettoretti dévoilera « Les paysannes », qui portent sur leurs visages les traces d’un siècle qui a vu notre société passer de la tradition à la modernité. Au Musée Ethnographique de l’Étang de Thau à Bouzigues, Sébastien Van Malleghem nous invitera à un voyage onirique entre une nature puissante et sa condition d’être humain.
Nous renforcerons également nos pratiques écoresponsables en collaborant cette année avec l’atelier d’architecture dahu, à Sète, pour la conception de structures scénographiques réutilisables.
ImageSingulières reprend donc ses (bonnes) habitudes avec une programmation engagée et accessible au plus grand nombre.
Gilles FAVIER, directeur artistique
Valérie LAQUITTANT, directrice