Ioana Cîrlig – Post-industrial stories
Initialement programmée dans le cadre de la treizième édition du festival ImageSingulières, annulée pour cause de crise sanitaire, l’exposition de Ioana Cîrlig s’inscrit dans la saison culturelle 2021-2022 du Centre photographique documentaire – ImageSingulières.
« En 2012, j’ai quitté Bucarest pour m’installer dans une petite ville où il y avait une mine d’or. Je voulais essayer de comprendre les changements dans le paysage, l’architecture et la façon dont les gens vivent leur vie en cette période de bouleversement. Les zones mono-industrielles sont les plus vulnérables, car, depuis toujours, elles dépendent économiquement de la mine.
Tout le monde y travaillait, des activités culturelles et sportives étaient organisées par le centre industriel. La Roumanie a été fortement industrialisée pendant plus de 40 ans sous le communisme. Les gens ont été déplacés de tout le pays vers ces régions pour y travailler. Les villages se sont tournés vers les villes, les montagnes vers les carrières. Pendant la transition vers une économie de marché, ces zones ont été laissées à la dérive, sans plan de reconversion à long terme.
Aujourd’hui, la vague est inversée : les gens sont contraints de déménager, cherchant un moyen de gagner leur vie, les villes se rétrécissent, les centres industriels sont vendus pour leurs pièces détachées.
« Post-Industrial Stories » est un projet de photographie au long cours qui documente cette période de changement et les effets de cette désindustrialisation sur les petites villes minières de Roumanie. Le projet vise à capturer l’atmosphère et la vie quotidienne de l’intérieur de la communauté. »
Ioana Cîrlig
Panos Kefalos – Saints
Initialement programmée dans le cadre de la treizième édition du festival ImageSingulières, annulée pour cause de crise sanitaire, l’exposition de Panos Kefalos s’inscrit dans la saison culturelle 2021-2022 du Centre photographique documentaire – ImageSingulières.
« J’ai choisi le mot « Saints » parce qu’il représente, à mes yeux, une quête spirituelle. Par mon travail j’ai voulu combler un vide spirituel : trouver quelque chose me reliant aux individus qui apparaissent sur mes images, ou les reliant à ma ville, ou encore me reliant à l’inapaisable fantôme de mon passé.
À l’automne 2012, ma participation à un tout autre travail m’a amené à Victoria Square, dans le centre-ville d’Athènes. À l’époque, je cherchais à saisir le quotidien d’enfants – principalement des réfugiés afghans – qui travaillaient et jouaient sur la place. Il s’est rapidement avéré que cela devenait beaucoup plus que ça. Mon travail photographique se transformait en un sujet sur l’enfance – ce miroir brisé de notre vie d’adulte – et sur les forces responsables de sa destruction : fragilité et liberté sans contraintes, la violence brutale de la guerre et la spontanéité des jeux d’enfants.
Le Saint est celui qui ouvre la voie de la rédemption et de la transcendance au pécheur. Le lien que j’ai créé avec trois des enfants et leurs familles a libéré une tension et a dissipé toutes mes peurs les plus intimes. Ils m’ont appris que la connexion la plus authentique naîtrait en observant leur monde comme un photographe se doit de le faire : à travers mes propres yeux. En fouillant dans mes sentiments intimes et mes croyances personnelles, les souvenirs et les instincts primaires qui se débattaient à l’intérieur de moi pour faire surface ont soudainement été libres de se répandre. Ces photos ne racontent pas une histoire. Ce sont des associations libres d’images et de réflexions sur mon ressenti lors de notre rencontre.
En 2015, tous ceux que je connaissais avaient quitté la Grèce. J’ai documenté la crise des réfugiés qui a éclaté en août de cette même année : entouré de chaînes TV et de photojournalistes du monde entier, je prenais mes derniers clichés. C’était un temps de grands titres de la presse internationale – quêtes personnelles et amitiés semblaient alors, face à la pression de l’actualité, des préoccupations du passé.
Quelques jours plus tard, j’ai décidé qu’il était temps de présenter cette expérience sous la forme d’un livre et j’ai enfin quitté la Grèce pour me rendre en Italie et commencer mon travail d’editing. »
Panos Kefalos