JOANA CHOUMALI REMPORTE LE PRIX PICTET, PRIX INTERNATIONAL DE PHOTOGRAPHIE DOTÉ DE CHF 100 000 (GBP 80 000, USD 100 000).
Joana Choumali s’est vu remettre le 13 novembre au soir le Prix Pictet, prix international de photographie axé sur le développement durable et doté CHF 100 000, dont la 8e édition avait pour thème «Hope». Le nom de Joana Choumali a été dévoilé au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée au Victoria and Albert Museum, à Londres, à l’occasion du vernissage de l’exposition présentant les photographies réalisées par les douze finalistes en lice.
Joana Choumali (née en 1974 en Côte d’Ivoire, établie à Abidjan)
Série: Ça va aller, 2019
Artiste visuelle et photographe, Joana Choumali vit et travaille à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Avant de se lancer dans la photographie, elle a étudié les arts graphiques à Casablanca, au Maroc, et travaillé comme directrice artistique dans une agence de publicité. Elle axe principalement son travail sur le portrait conceptuel, les techniques mixtes et la photographie documentaire. La plupart de ses œuvres ont pour thème l’Afrique et l’apport des nombreuses cultures qu’elle côtoie. Dans son dernier projet, elle brode directement sur ses images, l’acte de création photographique s’accompagnant ainsi d’un geste lent et méditatif. Joana Choumali a exposé ses travaux dans de nombreux lieux, dont le Musée des civilisations de Côte d’Ivoire, la Fondation Donwahi pour l’art contemporain et la Rotonde des Arts Contemporains à Abidjan, le Vitra Design Museum à Weil am Rhein, le Musée d’art contemporain africain Al Maaden à Marrakech, le Musée de la photographie à Saint-Louis (Sénégal), le Tropenmuseum à Amsterdam, la Fondation Blachère à Apt, le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa au Cap, ainsi qu’aux Rencontres de Bamako – Biennale africaine de la photographie et à Photoquai – Biennale des images du monde à Paris. En 2014, elle a reçu le prix pour la photographie contemporaine africaine (CAP Prize) et le LensCulture Award décerné aux nouveaux talents de la photographie. En 2016, elle a obtenu une bourse du Fonds d’urgence de la Fondation Magnum et le Fourthwall Books Photobook Award en Afrique du Sud. En 2017, elle a exposé ses séries «Translation» et «Adorn» dans le pavillon de la Côte d’Ivoire lors de la 57e Biennale de Venise.
Le jury chargé de désigner le lauréat du 8e Prix Pictet s’est réuni cette semaine à Londres. Il se composait des personnalités suivantes: Sir David King, président, associé de SystemIQ Limited et conseiller stratégique principal auprès du président du Rwanda; Martin Barnes, conservateur en chef du fonds photographique du Victoria and Albert Museum de Londres; Richard Mosse, lauréat du 7e Prix Pictet (Space); Philippe Bertherat, membre du Conseil international de Sotheby’s; Jan Dalley, responsable de la rubrique artistique du Financial Times; Herminia Ibarra, professeur titulaire de la chaire Charles Handy et spécialiste du comportement en entreprise à la London Business School; Jeff Rosenheim, conservateur du fonds photographique du Metropolitan Museum of Art de New York; et Kazuyo Sejima, cofondatrice du cabinet d’architectes SANAA et lauréate du prix d’architecture Pritzker.
S’exprimant au nom du jury, son président, Sir David King, a déclaré aujourd’hui: «Nous avons été inspirés par les paroles de Kofi Annan, président d’honneur du Prix Pictet depuis sa création, qui soulignait, dans le dernier discours prononcé avant son décès, la capacité de l’humanité à trouver des raisons d’espérer dans l’adversité. Ce dernier avait le profond espoir qu’il était encore temps de réparer les dommages catastrophiques infligés à la nature et aux plus vulnérables de nos semblables. Mais ne nous leurrons pas: la crise que nous traversons s’est aggravée ces deux dernières années. Il reste néanmoins un espoir, aussi fragile et insaisissable soit-il. Les photographies des douze finalistes mettent en lumière l’immense espoir dont est porteur le Prix Pictet – le pari sur l’avenir que nous faisons tous, convaincus que l’art a le pouvoir d’inciter à l’action et de triompher quand les paroles seules ne peuvent rien. Le jury a été unanime dans la sélection de la série Ça va aller de Joana Choumali comme vainqueur du Prix Pictet » Hope « . Dans un domaine extrêmement fort, son travail s’est démarqué comme une brillante méditation originale sur la capacité de l’esprit humain à retirer l’espoir et la résilience même des événements les plus traumatisants. Son travail remarquable, réalisé en brodant directement sur l’image photographique, constitue une réponse soigneusement calibrée au traumatisme de l’attaque terroriste de 2016. C’est une inspiration pour nous tous et une digne gagnante du huitième Prix Pictet ».