Expositions
Le photographe et son double – Exposition de Julien Mignot à Clermont-Ferrand
« Dans 96 Months, journal intime ou cahier de style qui revenait sur huit années de photographies personnelles intercalées entre les commandes quotidiennes, je prétendais que l’on devait proposer au spectateur une image juste (instant, cadre, lumière) et chargée pour lui permettre de se projeter et de se raconter sa propre histoire.
En vérité, je suis toujours à la recherche de cette image prochaine. Je ne suis pas certain que tout ce cirque continuera longtemps. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir à photographier le monde qui m’entourait en soignant l’éclectisme des sujets.
Entre mes commandes, j’ai voyagé assis devant mon écran à contempler les recoins du web et le temps de ses acteurs dénudés filer. J’ai voyagé immobile dans des avions supersoniques à chercher des horizons invisibles. J’ai scruté cette jeunesse en essayant de retrouver la mienne, goûtant leurs errances de ces héros et me délectant d’avoir grandit. J’ai collectionné des images pour me souvenir de la beauté de ce monde que je regarde s’écrouler, en essayant de trouver des parades artistiques pour lui donner un peu de souffle et de matière palpable là où il se dématérialise à vitesse grand V.
La photographie, pour moi, n’a pas d’autre vertu que celle d’ouvrir ces perspectives. »
Julien Mignot
DAILY CANNES
« Cannes n’est pas en reste pour nous montrer en concentré un monde qu’on croit rêver, mais qui ne brille pas tant que ça quand on le vit. Le contrepoint, c’est aussi des rencontres humaines, sensibles, le temps d’un portrait taillé en moins de deux minutes au détour d’un couloir ou dans un sas bondé de dix autres collègues photographes. »
Et j’ai regardé attentivement. Toujours à travers un Leica pour conserver l’acte photographique. Je photographiais le cadre de l’écran, net, ou bien je me suis rapproché à loisir pour rentrer dans la chair et faire apparaître l’anonymat. »
À force de le poursuivre et de le voir en permanence s’échapper, j’ai préféré l’intégrer comme constante motrice dans mon panorama général.Airline s’intéresse aux lignes à la fois comme traces de démarcations et comme liens imaginaires. Voyager requiert un point de départ et une destination que l’on relie en général par une ligne courbe qui bien souvent est une ligne droite sur une carte. »
La Coopé a 20 ans. La raison de la commande présuppose deux données: l’âge et le lieu. (…) Je suis allé piocher des vingtenaires dans le casting de JD qui donnait le La. Et Clermont est ainsi devenu mon monde pendant six mois. (…) J’ai eu pendant six mois un monde condensé sous les yeux. Un monde vibrant et vivant, un monde pétri de promesses, de rêves éveillés. J’y retrouvais Clermont comme je l’avais quittée, des galeries spatio-temporelles en plus. Je retrouvais mes 20 ans en cherchant les leurs.Ce que ces images racontent, c’est la promesse d’un avenir incertain. C’est un arrêt sur image sur un catalyseur mobile de talents. »
COLLECTION
Il y a là des photographes que j’aurais aimé connaître, certaines promesses de rencontre, et surtout de nombreux contemporains que je croise encore aujourd’hui et avec lesquels nous échangeons parfois des images.
C’est un album des plus belles images que je n’aurais jamais su saisir et des promesses de tentatives.
Quelques photographes présentés :
Araki, Paul Cupido, Masao Yamamoto, Walker Evans, Mohamed Bouruissa, William Klein, Annie Leibovitz, Momo Okabe, Bernard Plossu, Paul Rousteau, Fukase, Antoine d’Agata, Kadara Enyeasi, Nan Goldin, …
20 | NO MUSIC, NO LIFE !
Pour son vingtième anniversaire, la Coopérative de Mai, scène de musiques actuelles de Clermont-Ferrand, s’est interrogée sur les bouleversements intimes liés à la musique et a souhaité éditer un beau livre bâti autour d’une ligne éditoriale devinée en filigrane: «avoir 20 ans à Clermont- Ferrand ».
360 pages, Filigranes Éditions
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