Pour sa deuxième exposition à la galerie Les filles du Calvaire, le photographe anglais basé à New York Matt Wilson nous invite à découvrir Hinterland.
Entre 2015 et 2020, l’artiste a passé quatre mois en résidence à travers la Lituanie, ramenant avec lui et au rythme de ses voyages un corpus d’images inédit. En s’inspirant des palettes de peintures de maîtres anciens, en utilisant de nouveaux formats et en explorant les propriétés de pellicules vintages, «Hinterland» nous plonge dans un univers pictural aux nuances infinies qui rend compte d’un environnement bien réel mais qui pour autant se révèle étrange et mystérieux. Un périmètre sensible et intemporel, habité au propre comme au figuré par des âmes singulières.
«Hinterland sillonne la Lituanie rurale pour un voyage au milieu de communautés autrefois florissantes, découvrant des villages dont le mode de vie a pratiquement disparu, à l’exception d’une poignée d’occupants. Des rencontres fortuites mènent à la découverte d’un passé complexe et coloré. Les bouleversements politiques, les collectifs agricoles post-soviétiques, une vie entière de terre travaillée à la main, l’alcoolisme, la pauvreté, la joie, le rire et l’amour – toutes les couleurs qui dominent cette toile
En parcourant ce paysage, on découvre un nombre croissant de personnes dont l’existence défie toute croyance. Parfois, on peut penser qu’une vieille maison délabrée est abandonnée et inhabitable et pourtant, à la nuit tombée, on peut voir une lueur solitaire émaner de l’intérieur, preuve que cette structure et la vie à l’intérieur n’ont pas encore cédé au passé.
Les villages autrefois florissants ne comptent parfois plus qu’un seul habitant vieillissant, qui vit de sa subsistance, complètement seul, à l’exception d’une petite collection de bétail. Dans un monde en constante évolution et un pays en transition, Hinterland est une exploration de la vie en marge de la société et de ce que nous laissons derrière nous.
A bien des égards, Hinterland est un voyage final. La toute dernière fois qu’un portrait d’une personne est pris, la toute dernière image capturée dans ce village, de cette maison, avant de s’abandonner au passé. Un enregistrement photographique qui résume la vie au crépuscule, un dernier aperçu d’un monde parfois oublié et de ses habitants avant de disparaître complètement. Dans de nombreux cas, ce sera la dernière photographie.»
Matt Wilson