Dans le cadre du festival Photo Saint-Germain, la Galerie Folia présente
« Ukraine, indépendance(s) »
Alexander Chekmenev « Passport »
Sasha Kurmaz « Tools of resistance »
Alexander Chekmenev
« Passport »
Après la chute de l’Union soviétique, il devint nécessaire pour l’Ukraine fraîchement indépendante de remplacer les anciens passeports soviétiques avec de nouveaux, ukrainiens, dans les délais les plus brefs possibles. Tous les Ukrainiens durent ainsi se procurer un nouveau passeport dans l’année. En 1994, les services sociaux de Lugansk, une ville du sud-est de l’Ukraine, recrutèrent des photographes afin de réaliser le portrait des citoyens âgés ou malades, qui ne pouvaient pas payer pour leurs photos. Le photographe Ukrainien Alexander Chekmenev fut l’un d’eux, missionné par les services sociaux pour faire du porte à porte durant cette campagne de nationalisation du passeport. Il accompagna ainsi les personnels des services sociaux, dont le travail était de pourvoir ces personnes en médicaments gratuits et en produits d’épicerie. Un impressionnant travail sur l’Ukraine rurale et la difficulté de son mode de vie, réminescent de Mikhaïlov dans sa documentation des gens vivant aux lisières de la société.
« Lorsque j’ai vu la manière dont les gens vivaient les dernières années de leur vie, ça a fait une forte impression sur moi. Je me souviens d’une femme aveugle. Je ne savais pas qu’elle était aveugle, et je lui demandais donc de regarder l’objectif, mais elle me dit qu’elle ne pouvait pas voir. Je m’interrogeais alors sur la nécessité pour une personne aveugle de posséder un passeport. Il ne lui restait pas longtemps à vivre, dans tous les cas. »
Alexander Chekmenev
Sasha Kurmaz
« Tools of resistance »
« Cette série rassemble des objets utilisés par les activistes lors des confrontations avec la police sur la place Maïdan (place de l’Indépendance) à Kiev en 2013, après les premières victimes, lorsque les forces de l’ordre ont commencé à utiliser des armes.
Mon propos, au-delà de créer des images, est de produire des documents anthropologiques qui permettent d’analyser les événements passés. C’est pourquoi j’ai choisi de montrer ces objets de façon minimaliste, de me concentrer sur leur forme et leur structure pour produire une étude à la frontière entre l’art conceptuel et le reportage documentaire.
Tous ces objets proviennent directement des lieux de l’affrontement où ils ont été récupérés. »
Sasha Kurmaz